Proust lecteur de volodine

En lisant un livre de Gérard Macé, je tombe sur cette citation très connue de Proust :

"Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère.Sous chaque mots chacun de nous met un sens ou du moins son image qui est un contre-sens. Mais dans les beaux livres tous les contre-sens qu'on fait sont beaux."

C'est magnifique comme ces phrases de Proust entrent en résonance avec le travail de Volodine. Elles collent parfaitement au désir de Volodine dans le cadre de la littérature post-exotique.
Le plus intéressant à mon avis dans ce postulat , c'est qu'il réinvestit le lecteur au centre de la littérature. Et c'est aussi un une des qualités des livres de Volodine. Le lecteur n'entre pas dans la sphère post-exotique comme cela ! Volodine à une grande considération pour son lecteur, et aussi une forte exigence; il lui demande beaucoup.
En fait ce que je vois dans cette remarque proustienne c'est l'invitation qui est faite au lecteur de soudainement se mettre à habiter le monde que Volodine nous donne à voir/croire. L'injonction qui est faite de s'impliquer dans ce monde là. Dans lequel il ne peut y avoir de contre-sens, puisque le sens - ou plutôt l'image-sens - est donnée pour vraie et juste par l'action du lecteur lui-même.
Alors on peut peut être avancer que l'images-sens dont parle Proust est l'unité de mesure de ce qui fait un beau livre. Dans ce cas, plus l'écrivain demande à son lecteur de créer de ces images-sens et plus le livre devient beau...



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