Salon du livre d'Amérique Latine

Avis aux amateurs parisiens de littérature hispanique, demain s'ouvre le quatrième salon du livre d'Amérique latine, avec un joli programme et des rencontres à ne pas manquer.

Dans le détail, rencontre vendredi 16 à 17 heures avec Mario Bellatin et Bernard Quiriny (dont les Contes carnivores parus au Seuil sont vraiment à dévorer) , cela devrait être un grand moment.
Enfin il semblerait qu'Alan Pauls domine cette manifestation avec des interventions un peu partout, et même un colloque à Normale sup' rue d'Ulm salle Paul Celan ( lundi 19), et surtout à la librairie des Cahiers de Colette il fera une présentation 2666 de Bolaño ( Mardi 20 à 18 heures).
J'espère qu'il y aura des bloggers parisiens pour nous raconter tout cela.

En cours de préparation, j'ai sur le feu une note sur le Bellatin qui vient de paraître au Passage du Nord Ouest : Leçons pour un lièvre mort. Alors je me contenterais aujourd'hui de faire un petite piqûre de rappel pour le Salon de beauté paru il y a presque dix ans chez Stock.

Il y a dans ce texte bouleversant une très belle réflexion sur le pur et l'impur. Dans les années 90, un homme à transformé son salon de beauté en mouroir pour les malades des suites de la contamination par le virus du SIDA. Il le tient seul et ne reste plus autour de lui que des moribonds qui "attendent paisiblement que leur corps disparaissent après les tortures de rigueur", et les vestiges de son passé qui prennent corps sous la forme d'aquariums et de poissons qui vivent et meurent selon les ses évolutions.
Le récit alterne entre les scènes du temps présent envahies par la mort des corps, et les flash back du temps de l'insouciance où le salon était en activité et où le soir le narrateur se déguisait en femme pour aller faire la fête.
Le roman est très loin d'un quelconque misérabilisme ou pathos de mauvais goût, mais joue admirablement de la complexité du personnage et nous immerge dans la peau d'un être solitaire et complexe en même temps rempli de compassion et habité par une cruauté et un dégoût de soi presque inhumain.

Commentaires

  1. Paris, toujours Paris. Qu'une ville aussi invivable soit le centre incontournable de la littérature en français me déprime au plus haut point.
    Et Bellatin, Bellatin. C'est simple: depuis la dernière fois que je l'ai lu, je ne sais toujours pas ce que j'ai lu. C'est quelque chose.

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  2. "Leçons pour un lièvre mort." est ahurissant. J'en ferai aussi une note prochainement (si je trouve un peu de temps). Bellatin est ahurissant.

    Même remarque que Fausto concernant Paris...

    Le Salon de beauté est malheureusement en rupture actuellement...

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