Quelques bruits de rentrée

La saison est déjà avancée pour moi dans les lectures de rentrée (j'expliquerai pourquoi dans quelques semaines), et les lectures en matière de roman français m'ont déjà donné de belles émotions.
Alors voici en vrac (comme d'habitude) les quelques romans qui déjà - et avant toutes les sélections - m'ont fait vibrer :

Avant tout il y a le Roman de Mathias Enard, follement charnel, envoûtant comme un conte des Mille et une nuits, Parle leur de batailles de rois et d'éléphants (Actes Sud), simplement beau et évident, une langue somptueuse au service d'une idée simple et belle.
Évidemment il y a la réédition des Jardins statuaires (Attila) de Jacques Abeille, qui est pour moi un événement éditorial. Parce que c'est un des plus beau roman qu'il m'ait été donné de lire depuis que je suis tombé dans la marmite. Il est cette fois-ci agrémenté d'un dessin pour la couverture de Benoit Schuitten (il y a même un texte inédit à paraitre avec toute une série de dessins...une rencontre entre deux maitres, une belle histoire).
Dans la série des romans très attendus, et pourtant qui ne peuvent décevoir, cette rentrée va nous régaler de trois textes du collectif post-exotique : un de Manuela Draeger, Onze rêves de suie (L'Olivier), les Aigles puent de Lutz Bassmann (Verdier) et un dernier signé du peut être pseudonyme Antoine Volodine, Ecrivains (Le Seuil).
Jean Echenoz qui avec Des éclairs clos son cycle biographique. Après Ravel et Zatopek, il dresse avec toujours autant de virtuosité un portrait de l'inventeur Nikola Tesla.
Cosmoz, le gros roman de Claro est une belle réussite, une entreprise très ambitieuse menée de main de maitre, un roman somme, assez pynchonien dans le traitement (qui l'eût cru !) mais qui recèle de très belles pages.
Michael Ferrier avec son roman Sympathie pour le fantôme (Gallimard coll l'infini) nous propose un voyage au Japon à la recherche de l'identité nationale française. C'est un roman réjouissant, intelligent... oui diablement intelligent. Le Japon semble une destination à la mode pour cette rentrée puisque outre les romans de Adam à l'olivier et Nagazaki d' Eric Faye, Vincent Eggerix avec L'art du contresens chez Verdier dans un étonnant récit autour du tir à l'arc.
Toujours chez Verdier, Mathieu Riboulet nous offre dans Avec Bastien une très touchante méditation sur le désir.
Bernard Quiriny qui s'essaie au roman dans Les Assoiffées au Seuil, en imaginant une dictature de femmes au Bénélux.
Victor Lévy-Beaulieu un vieux briscard de l'édition québécoise nous régale de son baroque Bibi chez Grasset.
Thomas Heams-Ogus Cent seize chinois et quelques chez Fiction et cie est un premier roman inspiré et servi par une belle écriture autour d'une communauté de chinois parqués par les fascistes italiens dans les Abbruzzes. C'est un roman étonnant et original dans le traitement. Je pense y revenir longuement.
Blas de Roblès et sa montagne de minuit (allez voir si j'y suis).
Et encore d'autres choses que j'ai sur le feu, l'été ne fait presque que commencer...
Rien que tout cela pour une rentrée très française me direz vous...les lectures étrangères attendrons septembre, il se trouve que je suis cette année dans le jury d'un prix littéraire (pour l'instant botus et mouche cousue...). Toutefois j'ai dans ma botte au moins du Pynchon et du Fresan.

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